Les intoxications aiguës accidentelles de l’enfant au Centre Hospitalier Universitaire Sourô Sanou de Bobo-Dioulasso, Burkina Faso
K R Cessouma1, S Gandema2 (gandemasalif at yahoo dot fr) #, N N Maiga1, SA Kissou1, B Nacro1
1 Département de Pédiatrie, Centre Hospitalier Universitaire Sourô Sanou, 01 BP 676 Bobo-Dioulasso, Burkina Faso. 2 Service de Médecine physique et de Réadaptation, Centre Hospitalier Universitaire, Sourô Sanou, 01 BP 676 Bobo-Dioulasso, Burkina Faso
# : auteur correspondant
DOI
//dx.doi.org/10.13070/rs.fr.4.2411
Date
2017-12-27
Citer comme
Research fr 2017;4:2411
Licence
Résumé

Introduction : Les intoxications aiguës accidentelles constituent un problème de santé publique dans le monde du fait de leur fréquence et des difficultés liées à leur prise en charge. Objectif : Etudier les aspects épidémiologiques, étiologiques et évolutifs des intoxications aiguës accidentelles par ingestion chez les enfants âgés de 0 à 15 ans. Patients et méthodes : Il s’agissait d’une étude rétrospective, descriptive sur cinq ans, ayant inclus 240 enfants âgés de 0 à 15 ans, hospitalisés dans le service de pédiatrie pour intoxications aiguës accidentelles par ingestion. Résultats : La fréquence hospitalière était de 0,87%. Les mois de décembre et de mars avaient enregistré les plus fortes admissions avec respectivement 28 cas (11,7%) et 25 cas (10,4%). Les enfants âgés d’un à quatre ans étaient les plus touchés (52,08%), avec une prédominance masculine (57,5%). La majorité (85,42%) provenait du milieu urbain. La durée moyenne du séjour hospitalier était de trois jours avec des extrêmes de 0 et 190 jours. Les produits ménagers ont été les toxiques les plus incriminés (94/240) avec le pétrole en tête : 45,7% (43/94). Si l’évolution a été favorable dans 93,33% des cas (224/240), il a été observé 3,75% des cas (9/240) de perdus de vue et 2,92% de décès (7/240). Conclusion : Les intoxications aiguës accidentelles de l’enfant traitées au Centre Hospitalier Universitaire de Bobo-Dioulasso concernaient surtout les enfants de moins de quatre ans. L’intoxication au pétrole en était la principale étiologie. Le toxique le plus létal était représenté par les pesticides agricoles. La lutte contre ce fléau passe par la prévention à travers une communication pour un changement de comportement de la population.

English Abstract

Introduction: Accidental acute intoxications are a worldwide public health problem because of their frequency and the difficulties in their management. Objective: To study the epidemiological, etiological and evolutionary aspects of accidental acute intoxication by ingestion in children aged 0 to 15 years old at the University Hospital Center of Bobo-Dioulasso. Patients and methods: This was a retrospective and descriptive study that was conducted over five years. It included 240 children aged 0 to 15 years, admitted in the pediatric department for acute intoxication by ingestion. Results: Hospital frequency was 0.87%. December and March had the highest admissions’ rates with 28 cases (11.7%) and 25 cases (10.4%) respectively. Children aged one to four were the most affected (52.08%) with a male predominance (57.5%). The majority (85.42%) came from the urban area. The average length of hospital stay was three days with extremes of 0 and 190 days. Household products were the most incriminated toxicants (94/240) with petroleum at the top: 45.7% (43/94). The evolution was favorable, loss of sight, and death in 93.33%, 3.75%, and 2.92% of cases respectively. Conclusion: The accidental acute intoxications of the child treated at the University Hospital Center of Bobo-Dioulasso were observed especially in children less than four years old. Oil poisoning was the main etiology. The most lethal toxicant was agricultural pesticides. We advocate prevention as the best way to struggle against this condition.

Introduction

Définies comme l’ensemble des manifestations pathologiques consécutives à une ingestion d’aliments ou à l’administration de produits ou de médicaments se comportant comme un poison dans l’organisme, les intoxications aiguës accidentelles constituent un problème de santé publique dans le monde. En effet, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, plus de 45 000 enfants meurent chaque année des suites d’intoxications accidentelles. Le Burkina Faso, pays en développement, est concerné par ce problème comme le révèlent deux séries hospitalières rapportées par Kouéta [1] et Ouédraogo [2]. Ne disposant pas d’un centre de toxicologie, le Centre Hospitalier Universitaire de Bobo-Dioulasso éprouve des difficultés à appréhender les intoxications aiguës accidentelles dans toute leur ampleur. C’est pour combler cette insuffisance que nous avons initié la présente recherche afin de préciser les contours de cette entité nosologique à Bobo-Dioulasso. L’objectif de notre étude était d’étudier le profil épidémiologique, étiologique, et évolutif de l’intoxication aiguë accidentelle chez l’enfant en milieu pédiatrique à Bobo-Dioulasso.

Patients et méthodes

Il s’est agi d’une étude transversale, rétrospective à visée descriptive menée sur une période de 5 ans allant du 1er janvier 2009 au 31décembre 2013.

Notre champ d’étude a été le service de pédiatrie du Centre Hospitalier Universitaire Sourô Sanou de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso. Ont été inclus, tous les enfants âgés de 0 à 15 ans, admis dans le service de pédiatrie pour ingestion accidentelle aiguë prouvée de produits toxiques. Cette inclusion était également soumise à la condition que le patient dispose d’un dossier complet et que sa famille ou son représentant légal adhère à l’étude. N’ont pas été inclus, les intoxications volontaires et les autres accidents (envenimation). Ont été exclus, les patients, dont le dossier médical était incomplet ou inexploitable et ceux n’ayant pas adhéré au protocole de recherche. Le diagnostic d’intoxication aiguë accidentelle reposait sur les données anamnestiques et cliniques. Etait considéré comme cas d’intoxication, tout patient reçu en consultation ou admis en hospitalisation et présentant des manifestations pathologiques survenues au décours de l’absorption de produits toxiques. Notre support de collecte des données était constitué d’une fiche d’enquête individuelle. Les variables épidémiologiques, étiologiques et évolutifs ont été renseignées manuellement. Les données recueillies ont été analysées sur micro-ordinateur en utilisant le logiciel Epi Info version 6.04dfr. L’analyse statistique a été faite avec le test de khi² de Pearson. Le seuil de signification a été fixé à p<0,05.

Sur le plan éthique, toutes les autorisations auprès de l’administration hospitalière ont été demandées et obtenues avant le début de l’étude. L’anonymat et la confidentialité des résultats mis à notre disposition ont été respectés.

Conflit d’intérêts : néant.

Résultats
Aspects épidémiologiques

Deux cent quarante (240) dossiers avaient été colligés sur un total de 27 587 enfants hospitalisés, soit une fréquence globale des intoxications aiguës accidentelles de 0,87 % (240/27 587). La distribution par tranche d’âge et par sexe est rapportée au Tableau I.

Tableau 1. Répartition des cas d’intoxication aiguë accidentelle par tranche et par sexe. Khi² = 2,23, ddl = 3, P = 0,52579542.
Age (mois) 0-12 13-48 49-108 109-180 Total
Masculin22693512138
Féminin11562906102
Total331256418240
%13,7552,0826,677,50100

L’âge moyen était de 48,6 mois avec un écart-type de 41,77. La tranche d’âge de 13 à 48 mois était la plus touchée avec 52,08% des cas. Nous avons recensé 138 garçons et 102 filles, donnant un sex-ratio de 1,35. Deux cent cinq cas (85,4%) venaient de Bobo-Dioulasso et 35 cas (14,6%) hors de la ville. La majorité des cas d’intoxications aiguës accidentelles (56,4 %) avait été observée chez les enfants de mères ménagères. La distribution mensuelle cumulée des 240 cas (Figure 1) avait montré les mois de décembre et de mars comme ceux ayant enregistré les fortes admissions avec respectivement 28 cas (11,7%) et 25 cas (10,4%).

Les intoxications aiguës accidentelles de l’enfant au Centre Hospitalier Universitaire Sourô Sanou de Bobo-Dioulasso, Burkina Faso Figure 1
Figure 1. Distribution mensuelle cumulée des cas d’intoxications aiguës accidentelles.
Aspects étiologiques

La nature des toxiques responsables d’intoxication aiguë accidentelle était variée comme l’indique le Tableau II.

Tableau 2. Répartition des cas selon la nature du toxique. Divers* : craie, bille, brin de balaie, toxique non précisé.
Nature du toxique Fréquence (n) Pourcentage (%)
Produits ménagers9439,2
Aliments et boissons avariés7029,2
Médicaments4820
Divers*2811,6
Total240100

Les produits ménagers (39,2%), les aliments et boissons avariés (29,2%) étaient les plus fréquemment en cause. Concernant les produits ménagers, les dérivées du pétrole (45,7%) et les caustiques (30,9%) étaient le plus souvent incriminés comme le montre le Tableau III.

Tableau 3. Répartition des cas selon les produits ménagers en cause.
Produits ménagers Cas Pourcentage (%)
Dérivés du pétrole4345,7
Caustiques2930,9
Pesticides1718,1
Cosmétiques055,3
Total94100

Les aliments et les boissons étaient dominés par les céréales et les produits laitiers avec respectivement 28,6% et 7,1% des cas. Parmi les médicaments, les antipaludiques (33,33%) et les hypnotiques/sédatifs (16,67 %) occupaient les premiers rangs.

Aspects évolutifs

La durée moyenne du séjour hospitalier était de trois jours avec des extrêmes de 0 et 190 jours. La majorité des intoxiqués (82,9 %) avait séjourné entre 0 et 3 jours et 7,9 % des patients avaient connu plus d’une semaine d’hospitalisation. En faisant abstraction des 9 cas (3,75%) de perdus de vue, l’évolution a été favorable dans 93,33 % des cas (224/240). Comme le montre le Tableau IV, il a été enregistré 7 décès, donnant une létalité spécifique de 2,92% (7/240).

Tableau 4. Evolution sous traitement des cas d’intoxication aiguë accidentelle.
Evolution Favorable Décès Perdus de vue Total
Fréquence22479240
%93,332,923,75100

Parmi les toxiques responsables de décès, les pesticides occupaient le premier rang avec trois cas (42,8%). La détresse respiratoire (30%) avait été la complication la plus fréquente, suivie des pneumopathies chimiques (22,5%). Les cicatrices de brûlure labiale et la parésie des membres inférieurs ont été les principales séquelles observées chez nos patients.

Discussion

La prévalence des cas dans notre série était de 0,87%. Cette fréquence est inférieure à celles, rapportées dans deux études antérieures conduites au Burkina Faso par Kouéta [1] et Ouédraogo [2] qui étaient respectivement de 1,3 et de 1,9%. Cette faible fréquence des IAA dans notre série pourrait s’expliquer par la sous notification des cas due à l’absence de diagnostic et la faible fréquentation des centres de santé par les malades.

Les mois de décembre et de mars ont enregistré le plus de cas, avec respectivement 28 cas (11,7%) et 25 cas (10,4%). Cette recrudescence des cas d’intoxications aiguës accidentelles s’expliquerait par les facteurs sociaux et climatiques. En effet, ces mois correspondent aux vacances scolaires et aux fêtes familiales, avec un relâchement de la surveillance de l’enfant. En outre, les repas sont préparés en grande quantité avec des problèmes de conservation et d’hygiène favorisant les intoxications par ingestion. Par ailleurs, dans notre zone d’étude, le mois de mars est l’un des plus chauds de l’année, avec son corollaire de soif intense amenant l’enfant à boire tout ce qui est liquide (produits pétroliers surtout) dans le but d’étancher sa soif. Cette prépondérance du rôle des produits pétroliers dans notre étude vient corroborer les données déjà rapportées par plusieurs auteurs dont Kouéta au Burkina [1] et Sylla au Mali [3].

Notre échantillon était constitué de 57,5% de garçons. Cette prédominance masculine est retrouvée dans la plupart des séries [1-4]. L’hyperactivité physiologique du garçon expliquerait sa propension à l’intoxication. Par contre la prédominance féminine est relevée ailleurs par Samaké au Mali [5], Tagwireyi au Zimbabwe [6], Güloðlu en Turquie [7] et Afshari en Iran [8]. Ces études portaient sur des échantillons de grande taille incluant les intoxications volontaires des adolescentes.

Dans notre série, la tranche d’âge de 1 à 4 ans était la plus touchée avec 52,08% des cas. Déjà rapportée par des auteurs comme Kouéta [1], cette tranche d’âge englobe les nourrissons qui découvrent l’environnement par les cinq sens. La majorité des intoxications aiguës accidentelles a été enregistrée en milieu urbain (85,4%). Des observations similaires ont été faites par Kouéta (92%) à Ouagadougou [1] et Ouédraogo à Bobo-Dioulasso [2]. Ce constat pourrait s’expliquer au Burkina Faso par la faible fréquentation des centres hospitaliers par la population rurale sans doute confrontées aux difficultés d’accessibilité tant géographiques que financières.

Les toxiques les plus en cause dans notre étude étaient les produits ménagers avec 39,2% des cas (94/240), suivis des aliments/boissons avariés (29,2%) et des médicaments (20%). La même tendance a été observée par Manzar au Pakistan [9] et de Ly en Côte d’Ivoire [10]. Dans notre étude, de l’ensemble des toxiques ménagers en cause, le pétrole était le produit le plus incriminé car retrouvé dans 45,7% des cas (43/94). Le stockage inapproprié de ce produit à domicile, utilisé pour l’éclairage en Afrique le rend accessible aux enfants [1, 2, 10]. Aussi, faut-il souligner que ces produits pétroliers sont le plus souvent conservés dans des emballages initialement dédiés aux boissons. Cette situation crée une confusion chez l’enfant qui ne fait pas de différence entre la boisson et le produit pétrolier. Par contre, dans les pays développés, ce sont les médicaments qui sont habituellement rapportés comme la principale cause d’intoxication avec des pourcentages pouvant atteindre 97% [11-14].

La durée moyenne du séjour hospitalier des intoxiqués était de trois jours. La même tendance a été observée dans des séries antérieures [1, 11, 15]. L’évolution des intoxications aiguës accidentelles dans notre étude a été favorable dans 93,33% des cas. Les auteurs de plusieurs séries d’horizon varié [1-3, 16] ont déjà fait le même constat. Malgré cette évolution habituellement favorable, les intoxications aiguës accidentelles présentent une mortalité non négligeable. Ainsi, au terme de notre étude nous avons retrouvé un taux de létalité de 2,92%. Ce taux est proche de ceux de Kouéta [1] et de Gude [12] qui rapportaient 3,4% et 1%. Il est bien inférieur à ceux de Derkaoui [15] au Maroc (25%) et d’Adejuyigbe [17] au Nigeria (11,9%). Le toxique le plus incriminé dans les décès a été les pesticides agricoles avec 3 cas (42,8%). Cela s’expliquerait par le mauvais entreposage et la méconnaissance du potentiel toxique de ces produits par les utilisateurs qui sont majoritairement issus du milieu paysan avec un niveau d’instruction relativement bas. En cas d’intoxication, le réflexe premier n’est pas toujours de consulter une structure spécialisée de santé mais de tenter une automédication qui ne fait que retarder le délai de prise en charge occasionnant habituellement le décès dans un tableau d’insuffisance respiratoire [15].

Conclusion

Les intoxications aiguës accidentelles de l’enfant constituent un problème de santé publique dans notre environnement professionnel. Les enfants de moins de quatre ans sont les plus touchés. Les produits les plus incriminés sont les produits ménagers et les produits pétroliers. Les pesticides constituent le toxique le plus létal. Au plan de la prise en charge, une politique nationale basée sur le renforcement des compétences du personnel soignant et des campagnes de communication pour un changement de comportement doit être menée pour lutter contre ce fléau.

Références
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ISSN : 2334-1009